L’éolien, un vent d’échec…
Le projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables a largement été adopté par le Sénat et arrive à l’Assemblée nationale le 5 décembre 2022. Si cette loi est acceptée, elle enlèvera aux maires de France leur droit de veto. Les maires ne pourront plus s’opposer à l’installation d’un champ d’éoliennes sur leurs communes.
Augmenter le parc éolien en France est-il une nécessité ? Combien cela va-t-il coûter aux Français ? Est-ce vertueux pour l’environnement ?
Quels sont l’état des lieux et la part de la production éolienne en France ?
L’état de la situation actuelle est assez simple. Nous avons aux alentours de 8000 éoliennes sur tout le territoire qui couvrent 6 % seulement de la production d’électricité en France.
De manière plus globale, 70 % de notre électricité est produite par le nucléaire, 11 % par des centrales hydroélectriques, 7 % avec du gaz et 2 % avec l’énergie solaire.
L’augmentation des énergies renouvelables va-t-elle permettre de diminuer notre production d’énergie nucléaire ?
Le problème majeur de l’électricité est que nous ne pouvons pas la stocker à grande échelle.
Nous avons donc besoin d’un moyen de production dit pilotable. Concrètement, quand nous avons des pics de consommation, nous devons être capables de tourner le bouton pour produire de l’électricité à la demande. Ce sont nos centrales nucléaires qui, aujourd’hui, remplissent cette fonction.
L’énorme difficulté de l’énergie éolienne est l’intermittence du vent. Pas de vent, pas d’électricité. Il est donc techniquement impossible de remplacer une production pilotable comme les centrales nucléaires par des énergies renouvelables dépendantes de phénomènes climatiques aléatoires.
Est-ce qu’une installation éolienne produit efficacement ?
Concrètement, sur une année civile de 365 jours, une éolienne produira de l’électricité durant 83 jours, soit environ 23 % du temps disponible. C’est ce que nous appelons le taux de charge. En comparaison, le taux de charge d’une centrale nucléaire est de 75 %, c’est-à-dire trois fois plus. La production d’électricité avec l’éolien manque donc d’efficacité, car elle dépend encore une fois de mère Nature.
Et le bilan carbone d’une éolienne est-il bon ?
En analysant son cycle de vie totale, une éolienne émettra, de sa fabrication à son démantèlement, aux environs de 55 g de CO2/kWh d’électricité produite. Une fois encore, en comparaison, une centrale nucléaire rejettera 6 g de CO2/kWh d’électricité produite, soit environ 10 fois moins que l’énergie éolienne.
C’est particulièrement la fabrication d’une éolienne qui rejette beaucoup de CO2, que ce soit pour obtenir les métaux rares extraits et transportés depuis la Chine, le façonnage et l’assemblage des éléments constituant les éoliennes, ou encore les énormes socles en béton pour les fixer. La fabrication des pales réclame également de grandes quantités de bois, participant activement à la déforestation, et de la fibre de carbone que nous ne savons pas recycler. Il faut savoir que les pales des éoliennes sont actuellement enfouies dans le sol quand l’installation arrive en fin de vie.
L’électricité éolienne coûte-t-elle plus cher que l’électricité nucléaire ?
Avec les chiffres officiels de la Cour des comptes et les prévisions faites pour les 20 prochaines années, on estime que le coût de l’investissement total dans le parc éolien s’élèvera aux alentours de 370 milliards d’euros. Ce montant est financé directement par les Français sur la facture d’électricité et lorsqu’ils passent à la pompe à essence.
Le parc nucléaire aura coûté seulement 120 milliards d’euros depuis 1945 pour produire 70 % de notre électricité de manière décarbonée. C’est trois fois moins et c’est une des raisons pour laquelle l’électricité en France est pour l’instant la moins chère en Europe.
Les futures charges d’investissement dans le nucléaire sont évaluées à 80 milliards, à comparer aux 250 milliards pour doubler le parc éolien dans les 20 prochaines années.
Ce n’est donc pas l’inflation ni le conflit ukrainien qui fait monter le prix de l’énergie en France, mais bel et bien l’investissement dans le parc éolien pour une quantité d’électricité produite ridicule.
Quelle est la bonne stratégie pour la France ?
La transition énergétique et écologique a été amorcée par la France dans les années 1970 lorsque nous avons décidé le tout nucléaire. Notre pays est un modèle vertueux, car nous produisons déjà une électricité décarbonée et bon marché depuis 50 ans.
D’autant que nous détruisons nos paysages et notre patrimoine, tout en ayant un lourd impact sur le tourisme et les prix de l’immobilier, car personne ne veut vivre à côté d’une éolienne. Sans compter les effets néfastes sur la santé et la biodiversité. Nos décideurs doivent stopper immédiatement cette folie dans l’intérêt des Français. La France doit imposer son modèle et durcir le ton avec l’Europe pour éviter de payer des amendes pour le soi-disant retard que nous avons dans les énergies renouvelables. Tout cet argent dépensé inutilement devrait servir à renforcer notre parc nucléaire et à aider financièrement les Français à rénover massivement le parc immobilier pour améliorer les performances thermiques de leurs habitations. Le principal objectif doit être de diminuer les consommations pour faire baisser la facture d’électricité et amortir le coût des investissements futurs dans l’énergie.
Guillaume MILLO
Expert en rénovation de bâtiments anciens
Auteur – Chroniqueur radio
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